Shooting ♣ Cyn'

* Mikelangelo n'avait pas très envie de venir aujourd'hui, la seule chose qui lui donnait un petit sourire était le fait qu'il y ai la bouffe gratuite au studio photo *

* Il avait le moral à plat en ce moment, une histoire d'amour qui ne bougeait pas, un travail qui était aussi plat, etc. Rien n'avait vraiment booster sa vie en ce moment, c'était tranquille... trop tranquille *

* Il arriva et posa sa veste sur une chaise, il s'assit lorsqu'on lui demanda et se laisse faire pour le maquillage ainsi que pour la coiffure. C'était tout un art tout ça x) *

La une femme courrait, un café au lait à emporter à la main. Ce matin, étant à l'avance - pour une fois - elle s'était décidée à passer au café en bas de chez elle. Malheureusement, il y avait plus de monde qu'elle ne le pensait. Ainsi, les trois minutes d'avance qu'elle avait s'étaient transformés en cinq minutes de retard. Conduisant assez rapidemment, Cynthia avait de la chance de ne pas habiter bien loin du studio. Une fois à l'intérieur, elle se rendit compte qu'elle n'était pas si en retard que ça : seulement la moitié de l'équipe technique était sur place. La belle n'avait pas la moindre idée des autres mannequins on célébrités qui avaient à cette séance. Elle ne savait pas que son ex-petit ami y participait. Pour le moment, elle se rendait à sa loge, suite aux demandes de la coiffeuse. Se laissant bichonner, la jeune mannequin avait l'habitude de se laisser faire ainsi, ce genre de procédés représentait son quotidien à présent, et c'était ce qu'elle avait toujours voulu, puisqu'elle visait à travailler dans le mannequinat depuis qu'elle était haute comme trois pommes. Elle n'allait pas se plaindre.

Cynthia se laissait maquiller et coiffer, tandis qu'une autre maquilleuse débarquait dans la loge, pour demander à sa collègue le pinceau n°7 pour .. Mikelangelo Loconte. Une fois l'instrument en main, elle repartit aussi vite qu'elle était venue. La maquilleuse qui s'occupait de Cynthia, elle, continua son travail sur son visage, sans se rendre compre que la jeune demoiselle s'était figée suite à ce qu'elle venait d'entendre. Mikelangelo était là, et visibilement, lui aussi faisait partie de la séance, puisque la seconde maquilleuse était en train de s'occuper de lui. Suite à cette surprise, Cynthia se sentait nerveuse, et très pensive. Elle se laissait faire, mais son esprit était ailleurs, et elle répondait à peine aux paroles de la maquilleuse destinée à lui faire passer le temps, alors qu'elle la connaissait bien et qu'elle l'appréciait énormément. La jeune mannequin se demandait ce qu'elle allait bien pouvoir dire à Mikele, car c'était une évidence pour elle : elle allait lui parler. Elle se demandait d'ailleurs si il était au courant qu'elle se trouvait ici, elle aussi. Elle pensait que non.

La belle brune passa une main dans ses longs cheveux ondulés, nerveuse. Elle vit disparaitre sa coiffeuse, et elle savait très bien pourquoi : à un moment donné, le photographe professionel réunissait le personnel : coiffeurs, maquilleurs, etc etc, afin de parler de l'ambiance qu'il voulait donner aux photos. Ainsi, le personnel pouvait mettre leur talent en oeuvre afin de choisir les accessoires, les tenues, le genre de coiffure, en d'autres termes : les détails essentiels pour réussir le shooting. Cynthia était bien placée pour savoir que cette petite "réunion" durait un petit moment, c'est pourquoi elle était fortement tentée par l'idée d'aller voir Mikelangelo dans sa loge ... Elle hésitait beaucoup, mais finit par se décider. Traversant le couloir, la demoiselle passa devant une loge vide, et arriva devant la loge n°3, dont la porte était ouverte. Elle se posa contre l'ouverture, regardant à l'intérieur de la salle. Elle reconnu alors Mikele devant elle, mais de dos. Même de loin, de dos, et parmi une foule de gens, elle l'aurait reconnu sans aucune hésitation. Elle voulu manifester sa présence, dans la mesure où il ne l'avait pas entendu. Toquant doucement contre la porte, Cynthia s'exclama d'une voix douce & peu forte :

« Michele ... »

* Mikelangelo était assit et se laissait faire. La maquilleuse était très attentive à chaque détail. Elle avait surligné d'un léger trait le dessous de l'oeil de l'artiste, elle lui avait maquillé le visage de sa couleur de peau. La demoiselle avait cependant besoin d'un pinceau qu'elle ne trouvait pas dans ses affaires, elle sorti alors cinq minutes pour aller en chercher auprès de sa collègue. Pendant ce temps Mikele pu sortir son portable pour zapper un peu sur les réseaux sociaux internet. Le bel Italien avait acheter un smartphone il n'y a pas longtemps, ça changeait de sa vieille cabine téléphonique. *

* Et puis la maquilleuse revint, il posa son portable sur le support devant lui et laissa une nouvelle fois la demoiselle faire. Elle ne mit pas longtemps à terminer. A la grande surprise de Mikele la maquilleuse s'en alla encore une fois. Décidément elle n'allait faire que ça, des allé retour. Et puis cinq à dix minutes passèrent, elle ne revint pas. Tant pis, Mikele allait s'occuper autrement. Il sorti un bloc note de son sac et un stylo. Dès que l'artiste s'ennuyait il avait souvent envie d'écrire et ce fut le cas à ce moment là. Mikelangelo commença à écrire, lançant des idées de chansons possibles. *

* Il était concentré dans sa recherche, tous ce qu'il pouvait faire comme chanson en ce moment ça ne donnait pas grand chose. Les idées étaient plates et c'était limite s'il ne se trouvait pas face au problème de la page blanche. Et puis il entendit un bruit contre la porte, on venait de frapper. Il se tourna aussitôt et remarqua Cynthia alors qu'elle prononçait son prénom. Mikele fut surpris de la voir, ça faisait longtemps. Il se leva, hésitant un peu tout de même *

« Cynthia ? Qu'est ce que tu fais ici ? »

* Ce n'était pas vraiment la chose à dire, en faite c'était même très maladroit de dire ça. Mais Mikelangelo voulait quand même le savoir avant de se reprendre et de pouvoir entamer une conversation correcte. *

La jeune femme hésitait vraiment. Devait-elle passer dans l'autre loge, en attendant que les équipes de maquillage et de coiffure reviennent, pour profiter du fait que Mikelangelo se retrouvait à la même séance qu'elle ? Il ne devait certainement pas être au courant qu'elle se trouvait ici également. C'est ce qu'on appelle de manière singulière l'ironie du sort. Dans tous les cas, Cynthia souhaitait le voir, histoire d'être confrontée à lui une bonne fois pour toute pour parler de choses qu'ils n'étaient jamais à se dire jusque là, des choses dont ils auraient du parler depuis longtemps à présent. Seulement, le voulait-il, autant qu'elle ? Rien n'était moins sûr. La situation était tellement compliquée que Cynthia se retrouvait là, coincée, sans savoir si elle devait prendre le risque ou non. La situation était assez étrange, vue que la jeune mannequin n'était pas une femme foncièrement timide, elle avait tendance à savoir ce qu'elle voulait et à se battre pour l'avoir. Mais là, elle prenait en compte les sentiments de Mikele, et peut-être ne voulait-il pas la voir. C'était presque sûr, même. Si ça n'avait tenu qu'à elle, la belle brune aurait déjà été dans la salle en question.

Malgré ses questions et ses doutes, elle se leva de son siège, traversa le couloir, et se posa contre l'ouverture de la porte. Lorsqu'il se retourna, Cynthia observa son visage, sans vraiment savoir quoi dire de plus. Le saluait ? Lui sourire ? Elle préfera la dernière option : celle de ne rien faire. Elle s'était contentait de signaler à Mikele sa présence, elle attendait de voir la réaction, ayant peur de se lancer dans un terrain miné. Elle y allait à petit pas, sachant que la conversation ultime était inévitable et qu'elle ne tarderait pas. Elle n'entrait pas, restant contre l'entrée, regardant un Mikele surpris qui se levait de son siège. La phrase qui en suivait n'était pas très acceuillante, maladroite. Elle se demandait finalement si elle avait raison de venir, vu qu'il n'était vraiment pas heureux de la voir. Elle s'en doutait, bien évidemment, mais elle avait la confirmation.

Elle ne se démonta pas pour autant, loin de là, elle ne regrettait pas d'être venue. De toutes manières, ils étaient destinés à se revoir, juste après d'ailleurs vu qu'ils partageait le même shooting, et Cynthia était bien décidé à ouvrir les yeux de Mikele en lui montrant à quel point ils avaient eu tort, l'un comme l'autre. Oui, même elle, c'était difficile pour elle de l'admettre, mais elle savait à présent qu'elle avait fait des erreurs. Elle répondit alors à sa question : « Et bien, enfaite .. Je travaille. J'ai un shooting aujourd'hui .. » La jeune mannequin s'avança alors, entrant cette fois ci dans la salle, ne voulant pas non plus lui parler tout le long à quatre mètres de distance. C'était idiot de se retrouver si éloigné, alors qu'ils avaient été si proche, pour une conversation. Elle rajouta : « Et je viens d'apprendre que toi aussi ... » La belle voulait montrer par là qu'elle n'avait pas été mise au courant que Mikele participerait à la séance. Par conséquent, il n'était pas le seul à être surpris par ces retrouvailles assez particulières.

* Un univers pâle et basique, voila ce qui se dégageai de la loge. Et autant dire que ça n'aidais pas Mikelangelo dans sa recherche de paroles. Il n'y avait aucun bruit. Les seuls qui pouvaient être émis étaient le frottement du stylo contre la feuille, allant et venant pour rayer ce que le bel Italien venait d'écrire. Un petit soupir se fis même entendre. Malgré tous, l'ensemble était plutôt calme et pour quelqu'un d'énergique ce n'était pas exactement la situation qu'il appréciait le plus *

* Un bruit extérieur à ce que faisait l'auteur se fis entendre et ce fus à ce moment là que Mikelangelo se leva. Remarquant entre temps la présence de son ex-petite-amie. La jeune femme n'avait pas beaucoup changée, elle s'était peut être même embellie depuis la dernière fois que l'Italien l'avait vu. Elle avait toujours ses cheveux châtain coiffé de la même manière, d'une simple raie centrale. Mais ça lui allait tellement bien, elle avait toujours su comment se mettre en valeur. Normal qu'elle soit devenue mannequin *

* Mikelangelo écouta la réponse de la belle demoiselle. Il lui en voulait toujours, depuis la rupture ils n'avaient pas pu se voir sans avoir un regard ou un mot mauvais l'un envers l'autre. Encore heureux qu'ils ne s'étaient vu qu'une ou deux fois depuis. Et puis le temps était passé, la rancœur était encore plus ou moins là mais en tant qu'adulte il fallait bien se comporter comme tel *

« Oui, c'est les photos de mon prochain album. Tu as un contrat avec une autre agence de mannequin ? Ou c'est comme t'avais l'habitude de faire, juste pour les photos ? »

Inutile d'expliquer pourquoi la belle demoiselle hésitait à faire remarquer sa présence. Au vu des conditions durant lesquelles ils s'étaient quitté, le fait qu'ils soient génés - l'un comme l'autre - n'avait rien de surprenant. Cynthia avait conscience qu'il devait sans doutes la détester, et elle ne pouvait le blâmer pour cela. Après tout, elle s'était prise à son propre jeu et avait fini par dépasser royalement les limites. En voulant montrer à Mikelangelo qu'il était allé trop loin, elle avait fini par faire pareil. Ce n'était pas la bonne solution, ni la bonne tactique, c'était une évidence. Mais elle ne s'en était rendu compte que bien plus tard. Les professions artistiques se revelaient, la plupart du temps, comme étant une malédiction en ce qui concernait les relations, qu'elles soient amicales ou amoureuses. C'était un fait. A croire que Mikele & Cynthia n'avaient pas échappé à la règle. Pourtant, Cynthia avait cru dur comme fer que leur couple était la belle exception. Après tout, leur idylle avait eu un goût de paradis, une relation prête à affronter toutes les tempêtes du métier. Elle était persuadée qu'à deux, ils auraient été heureux, les eternels inséparables. A croire que non, et il lui arrivait de s'en vouloir, lorsqu'elle pensait à l'idée qu'elle avait déclenché une rupture qui n'avait pas lieu d'être, simplement parce qu'elle n'arrivait plus a communiquer avec Mikele et qu'elle s'était mise à appliquer des plans sordides pour qu'il fasse plus attention à leur couple qui battait de l'aile. Des plans qui, au lieu de sauver le couple, n'avaient fait qu'empirer la situation, guidant les deux jeunes gen à une rupture assez violente, une rupture que Cynthia, malgré les problèmes de cette époque, n'avait pas vu venir.

Face à la gêne qui regnait dans la pièce, la jeune mannequin trouvait la situation encore plus ridicule. Assez effrayant de voir à quel point deux personnes relativement proches - proches au possible pouvons nous dire - pouvaient se regarder dans le blanc des yeux, habités par l'amerturme, la colère, et les souvenirs. La jeune brune était bien décidée à rattraper le coup, mais elle ne savait pas du tout par où commencer, et comment s'y prendre. C'était bien la première fois qu'elle se sentait si mal à l'aise face à Mikele. Entendant la réponse du bel italien qui se trouvait face à elle, Cynthia hocha la tête, contente de voir qu'il poursuivait ses projets artistiques personnels, notamment son album. Faut dire qu'elle n'était plus au courant de tout ça. Passant la main dans ses longs cheveux châtains, remettant une mèche en place avant de répondre : « Un nouveau contrat, en faite .. Un projet avec une agence étrangère. » Elle se trouvait ridicule, à parler de boulot, près du pas de la porte, comme si Mikelangelo allait la griffer jusqu'au sang à tout moment. Elle fit quelques pas, entrant à l'intérieur de la loge qu'occupait son ex petit ami. Le silence s'était ré-installé, un silence lourd de sens. La jeune mannequin n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait lui raconter. Mais elle n'avait pas la moindre envie de partir. Rare étaient les moments où elle parvenait à le croiser, elle n'allait pas laisser passer cette chance, même si elle se doutait qu'elle était la dernière personne qu'il souhaitait voir, et que la seule chose à laquelle il devait penser à ce moment-là, c'était le souhait de la voir quitter ces lieux, au plus vite. Mais après tout, pourquoi tourner autour du pot ?

Elle avait toujours été sincère avec Mikele, elle ne voyait pas pourquoi cela devait changer, même après tout ce qui venait de se passer. Se posant contre le meuble de maquillage, elle reposa son regard sur le doux visage de son ex petit ami. L'observant avec douceur, sans la moindre haine, elle finit par demander, cette fois ci, allant droit au but : « Dis moi, Mikele .. Je peux te poser une question ? » Attendant sa réponse, la belle française ne pouvait plus reculer. Les réglements de compte allaient se dérouler ici, et même si elle avait peur de ce qui pouvait en découler, elle savait qu'à un moment donné, cela devait arriver. De plus, elle voulait arranger les choses, s'expliquer, et discuter réellement des problèmes, chose qu'ils n'avaient pas fait. Elle tortillait avec délicatesse un fil du bracelet qui ornait son poignet gauche, puis reposa ses yeux verts sur le charmant italien. Il était toujours le même dans toutes les conditions. Il conservait une beauté naturelle, un charme, un petit quelque chose qui le rendait totalement différent de tous les autres hommes que la demoiselle avait pu croiser. Et ça, elle n'avait jamais cessé de le penser. Un sentiment de confession flotait dans l'air, une ambiance presque solenel : « Tu comptes me fuir toute ta vie, vraiment ? Je veux dire, tu m'en veux et tu me détestes .. à ce point là ? » Car oui, il était évident qu'il la fuyait, c'était indéniable. Seulement, la jeune mannequin en était venu à se demander si il comptait l'effacer totalement de sa vie au point de l'éloigner de sa vue jusqu'à la fin de ses jours. Pour cela, il devait la detester. Vraiment.